Le meilleur des mondes, 2012
Cette série de photographies est le résultat d’une collaboration avec l’association Basiliade, créée en 1993 et engagée dans la lutte contre le SIDA. Basiliade a pour vocation d’accueillir et d’accompagner les personnes atteintes du VIH/sida et notamment les plus démunies face à la maladie.
Ces hommes et ces femmes sont membres (salariés, bénévoles) de Basiliade ou bien suivis par l'association. Ils sont séropositifs ou séronégatifs, migrants ou non migrants, hétéro, homo ou transexuels.
Pour ce projet qui interroge la stigmatisation de l’autre par le regard et l’image, j’ai imaginé un dispositif proche de celui utilisé dans la publicité (prises de vues moyen format, stylisme identique pour les hommes et pour les femmes, maquillage, flashs électroniques, fond de couleur) ; je joue ainsi le photographe d’entreprise appelé pour réaliser une campagne de portraits, un trombinoscope d’un genre particulier.
Devant mon objectif, ces personnes deviennent ainsi des « employés du mois » exprimant en creux le malaise sociétal que nous traversons : la suspicion à l'égard des autres et le monde de l'entreprise comme mode de réalisation mortifère de soi. En deux mots : le portrait d'une société en souffrance.
“Des sociétés de masse elles aussi en activité perpétuelle, où triomphe l’uniformisation et où l’individu se trouve broyé au détriment de la valeur travail, tel semble être le message que délivre Christophe Beauregard dans sa série de portraits ironiquement intitulé “Le Meilleur des Mondes”.
La nature nous fait-elle naître tous égaux? Et l’égalité que prône au juste titre notre société, ne risque-t-elle pas par moment d’être confondue avec l’uniformité? La nature ne nous a-t-elle pas plutôt tous créés comme des êtres proprement uniques? Dès lors, il semble que ces visages, pris dans les mêmes costumes, les mêmes cravates ou les mêmes chemisiers, et photographiés comme dans un trombinoscope, n’en demeurent pas moins strictement irréductibles les uns aux autres. Ils affichent leurs propres particularités et rendent par là hommage à l’infinie créativité de mère nature, qui ne produit jamais deux fois la même chose ou la même créature.” José Manuel-Gonçalvès, directeur du CentQuatreParis
Exposition “Par nature", CentQuatreParis
16 photographies couleur C-print sous Plexiglass
15 photographies 100 x 75 cm
1 photographie 40 x 48,5 cm
Édition de 8 + 2EA