Why not portraits?, 2019-2022
Comme dans certaines toiles de Matisse du début du XXe siècle, ces modèles sont photographiés devant des fonds imprimés, l’occasion de questionner les rapports de la figure au fond. Il peut exister un lien formel entre ce fond et les matières des vêtements, soit au contraire la figure s’en détache.
Dans cette série comme dans beaucoup d’autres, je traque le moment où ceux qui sont en apparence sans histoire incarnent, respirent et transpirent cet état d’esprit propre aux sociétés post-modernes : l’envie d’être unique tout en étant conforme aux normes.
"Voyons Christophe Beauregard, dans ce prisme de duplicité, comme un faiseur d’images lucide, refusant l’illusion de la représentation flatteuse ou servile et lui préférant le contrôle sur les images qu’il produit. La série photographique Why Not Portraits ?(2019) est à cet égard signifiante : chaque modèle qui y prend la pose vient avec ses arguments (jeunesse, prestance, attitude de force), une position avantageuse que le photographe désamorce en faisant poser ledit modèle devant un fond inapproprié, en l’occurrence un tissu imprimé démodé évoquant, en termes symboliques, le déclassement. Se croire important, oui, le modèle en a le droit. Chaque portrait, vient rappeler en contrepoint Christophe Beauregard, est toutefois un memento mori autant qu’une preuve d’être, un fait d’existence autant qu’une vanité." Paul Ardenne, écrivain et historien de l’art.
Exposition “Trouble dans le portrait”, commissariat Paul Ardenne, 2022
15 photographies couleur C-Print, 70 x 70 cm
Édition de 8 + 2EA